L' Identité et la Personne

L’identité et la personne

 

 

L’identité est souvent définie comme le point d’articulation du psychologique et du social chez l’individu.

Se construire soi c’est avoir besoin des autres, de la relation à l’autre .

 

L’identité est ce qui permet à l’individu :

-         de se situer, (prendre sa place. nom)

-         de se repérer, (dans son histoire, dans sa généalogie)

-         de savoir qui il est, (je suis une personne avec telles caractéristiques)

-         de donner sens à son existence…et

                       (construction de sens…Vers une co-construction de sens dans l’accompagnement éducatif)

 

 

DONC : d’être suffisamment assuré de lui-même pour entrer en relation avec autrui.

                                                           (dépendance dans l’accompagnement)

 

Idée fondamentale : L’identité se construit dans un va et vient permanent entre identification et différenciation. (ce qui nous ramène à la dialectique implication / distanciation)

Pouvoir se différencier nécessite une étape essentielle : l’individuation  « se concevoir comme personne capable d’entrer en relation avec autrui, parce que suffisamment détachée des autres pour pouvoir se regarder comme un individu à part entière ».

 

I. Qui suis –je par rapport aux autres ?

 

Ainsi, la première phase de la construction de l’identité est le processus d’individuation.

 

Le nourrisson n’a pas de sentiment d’identité.

C’est la maturation biologique et psychologique qui le conduit vers la prise de conscience progressive de son être, de son corps,… de son unicité. Cette phase se joue dans la séparation entre le corps de l’enfant et celui de la mère. Il entre dans le processus d’individuation.

 

 

L’identité se construit dans les premières années de la vie.

Selon WALLON c’est seulement à partir de 3 ans que l’enfant commence à se conduire et à se connaître en sujet distinct d’autrui.

 

Le sentiment d’identité se perçoit durant cette période à partir :

-         de la perception du corps propre

-         les interactions précoces avec l’entourage

 

Le corps est effectivement un support essentiel ; il est la base des émotions, des tensions que l’enfant apprend peu à peu à canaliser. La manipulation lui permet de prendre conscience des limites de son corps.

L’image de soi, en lien avec le schéma corporel notamment est également un support privilégié du sentiment d’identité. Lorsque l’enfant apprend à reconnaître son image dans le miroir, sur une photo…

Mécanisme d’objectivation : l’enfant est désormais capable de se saisir comme un objet parmi les autres. Il devient visible à lui-même.

Mécanisme d’appropriation : il incorpore cette apparence visuelle et la fait coïncider avec l’expérience interne de son corps.

C’est au moment où cette fusion se réalise que l’usage du « JE » devient habituel dans le discours de l’enfant.

 

Faire différence entre « l’image du corps » et l’image de soi !!!

 

-         Dans la construction de l’image du corps l’identité se construit sur un étayage corporel comme processus interne au sujet. Approche plus largement tournée vers la réflexion en psychologie.

 

 

-         Dans la construction de l’image de soi l’identité se construit sur le regard d’autrui comme processus externe au  sujet. Autrui devient le miroir dont chacun a besoin pour se reconnaître lui-même. Approche plus largement tournée vers la réflexion en sociologie.

 

Ainsi, nous reprendrons les propos de l’anthropologue JF GOSSIAUX qui énonce : la question de l’identité n’est pas « qui suis-je ? » mais « qui je suis par rapport aux autres ? », ou « que sont les autres par rapport à moi ? ».

 

Ainsi, le concept d’identité est finalement très proche de celui d’altérité. Et, elle nous conduit donc vers la question du soi dans la relation à l’autre.

 

Que se pase t-il lorsque l’autre est éducateur dans un accompagnement autour de : qui suis –je ? (diapo 23 à 26 puis 4 à 10)

 

 

II. Le soi où la question de l’identité :

 

Ce qui est capital pour comprendre son identité :

-         sa mémoire autobiographique

-         ses connaissances

-         ces images que nous avons de nous-mêmes

 

Le soi ramenait à la question de l’identité devient une structure cognitive (cette manière dont s’organisent les représentations du soi).

 

-         une structure cognitive qui envisage le soi comme un système biaisé de traitement de l’information. Elle correspond à cette manière que nous avons de traiter l’information qui porte sur nous-mêmes et les distorsions dont elles font l’objet.

-         Une structure cognitive qui étudie le soi comme une construction sociale (en étudiant le rôle des autres sur les représentations que nous avons de nous-mêmes.

 

 

Or, les représentations du soi sont extrêmement variées. Le soi est multidimensionnel.

 

Si le soi est multidimensionnel, toutes les représentations de soi ne sont pas accessibles en même temps parce qu’elles sont éclairées en fonction de certains rôles…(incapacité à mobiliser certains d’entre eux). Il n’en demeure pas moins qu’elles doivent être organisées puisque nous avons une image unifiée de nous même.

 

Il est entendu que l’évaluation de soi doit donc être suffisamment cohérente.

 

 

On parle de compartimentalisation … en fonction des rôles, des événements l’individu convoque certains éléments plutôt que d’autres. En fonction des éléments convoqués, nous pouvons prédire les réactions affectives, émotionnelles, les réponses cognitives et comportementales.

( ce qui a son importance pour l’intervention éducative).

 

Cette réflexion nous ramène vers une certaine catégorisation qui relève des séquences du type :

 

-         les représentations de soi positive

-         les représentations de soi négative

 

exemple : l’école….

 

                    Elève X                                                            Elève Y

 

       Représentation de soi positive                              représentation de soi positive

 


        Représentation de soi négative                            représentation de soi négative

 

= Dans une même catégorie                                        = dans des catégories distinctes

 

 

                                                                                  ICI, l’estime de soi chute de façon

                                                                                  Beaucoup plus importante

 

 

Que se passe t-il dans la tête des individus ?

 

Les individus font appels sélectivement et préférentiellement aux informations qui sont en accord avec ce qu’ils pensent d’eux-mêmes. Et, dans leurs interactions avec autrui, il sont tendance à sous-estimer la crédibilité d’un personne qui leur renverrait une image contraire à leurs représentations (tu n’es pas si mauvais que ça …).

 

Ainsi, les individus sélectionnent, interprètent, et rappellent les informations à propos d’eux-mêmes de façon à favoriser celles qui confirment leur représentation de soi.

 

Ainsi, le regard d’autrui et cette façon que nous avons de traiter l’infirmation est essentiel dans la volonté de surmonter nos représentations de nous –mêmes.

 

Au-delà du regard d’autrui, c’est également dans la comparaison sociale que se construit le soi.

Certains individus utilisent la comparaison sociale pour maintenir leur estime de soi.

 

Ainsi, les personnes préfèrent s’associer et se comparer à des gens qui réussissent moins bien qu’eux sur les dimensions qu’ils considèrent comme personnellement importantes.

 

Exemple : handicap…groupe de pairs comme construction de niveau…..passage FH…. FI.

 

 

 

Processus d’identification processus de différenciation

……………………………………………

L’autre permet que s’organise le processus d’identification comme celui de différenciation.

 

Elle désigne le fait de se distinguer et de se différencier irréductiblement des autres. Elle qualifie également ce qui est identique, ce qui est semblable tout en restant distinct. Ainsi, l’identité oscille entre :

-         ce qui fait de nous une individualité singulière

-         et dans le même temps ce qui nous rend semblable aux autres.

 

Elle se construit ainsi dans un double mouvement entre :

-         assimilation et différenciation

-         identification aux autres et distinction par rapport à eux.

 

 

Ainsi, dans les relations à l’autre, le sujet accède à la différence et acquiert la connaissance de soi et des autres, par soi et par les autres.

 

Cela permet d’acquérir le sentiment d’identité.

 

Le sentiment d’identité selon Erikson :

 

Pour ERIKSON l’identité n’existe que par le sentiment d’identité :

-         sentiment subjectif d’unité personnelle

-         sentiment de continuité temporelle

-         sentiment de participation affective

-         sentiment de différence

-         sentiment de confiance ontologique                             Processus d’évaluation par

-         sentiment d’autonomie                                              rapport à autrui / Processus d’iden

-         sentiment de self control                                            tification

 

 

 

Ce sentiment d’identité est donc très fortement corrélé à autrui, à ce qu’il nous renvoie.

Avoir une identité c’est se sentir exister en tant que personnage social :

…………………………………………….

Les sentiments internes relatifs à l’identité selon A. MUCCHIELLI :

 

  1. MUCCHIELLI définit l’identité comme un ensemble de critères de définition relatif à des sentiments internes :

-         sentiment d’unité

-         sentiment de cohérence

-         sentiment d’appartenance                                 

-         sentiment de valeur                                              dessine une volonté d’existence

-         sentiment d’autonomie

-         sentiment de confiance

 

Si difficultés importantes : perte du sentiment d’être…

 

 

 

Le rôle de l’éducateur spécialisé : consiste notamment à favoriser l’expression des besoins identitaires.

 

Quels sont les besoins identitaires autour desquels s’organise le travail éducatif ?

 

 

-         le besoin d’existence CAD se sentir exister aux yeux d’autrui

-         le besoin d’intégration CAD se considérer comme faisant partie de la société

-         le besoin de valorisation CAD s’accorder une certaine valeur

-         le besoin de contrôle CAD se percevoir comme individualité autonome capable s’exercer une certaine maîtrise sur soi et sur l’environnement

-         le besoin d’individuation CAD de se sentir unique, singulier

 

Si l’éducateur travaille autour de l’ensemble de ces besoins c’est qu’ils recouvrent plusieurs fonctions importantes :

 

-         l’ancrage et la continuité : rester le même dans le temps, défendre sa propre histoire et les héritages qui sont les siens.

-         L’unification : rester soi même ; construire et défendre une intégrité

-         La diversification : l’image de soi s’étaye et s’enrichit par l’appropriation des rôles, la légitimation par les valeurs, et la participation à des projets collectifs.

 

 

Au final,  les auteurs insistent sur des principes fondamentaux concernant l’identité personnelle et le sentiment qui lui est sous-jacent :

 

L’identité personnelle renvoie au sentiment :

 

-         de son individualité : « je suis moi »

-         de sa singularité : « je suis différent des autres et j’ai telle ou telle caractéristique »

-         d’une continuité dans l’espace et dans le temps : « je suis toujours la même personne ».

 

 

 

 

 

III. La construction identitaire comme processus dynamique

 

La construction identitaire apparaît comme un processus dynamique, marqué par des ruptures et des crises, inachevé et toujours repris.

 

Plusieurs facteurs de nature sociale sont susceptibles d’entraîner des modifications importantes dans la conscience de soi :

 

-         le choix de l’exercice d’une profession,

-         le degré de réussite et le statut éco qui en découle,

-         la mise en couple,

-         la maternité ou la paternité,

-         les rôles sociaux assumés,

-         l’état de santé,

-         les &ea